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De la revueZStrR 1/2014 | S. 92–120La page suivante est la92

L’avocat dans l’exécution des peines privatives de liberté: le cas particulier de la procédure disciplinaire

Réflexions autour d’un aspect choisi de défense pénale continue

«Alors commença une chose extraordinaire. Philippe prit Bontems par le cou et lui parla. Ce n’était pas un discours, mais une incantation verbale où, sans cesse, revenait le mot courage. ‹Tu es bien, tu es formidable, tu as du courage.› Je ne sais pas si Bontems comprenait tout ce que Philippe lui disait, à phrases décousues. Mais elles entraient en lui, le protégeaient, écartant la réalité. Seule importait la voix amicale, les mots familiers, cette tendresse secrète qui faisait irruption, dans cette cellule, et berçait Bontems au moment de mourir. Ce que Philippe accomplit en cet instant dépassa tout ce qu’un avocat peut espérer jamais atteindre au service de la défense.»

R. Badinter, L’exécution, Paris 1973.

I. Introduction

Durant le procès pénal, l’avocat est bien connu. Il est à la vue de tous: le principe de publicité règne et se couple à celui de l’oralité des débats. Au prononcé du jugement, le prévenu, jusque-là présumé innocent, en cas de condamnation, se voit brusquement considéré coupable. Pour les infractions les plus graves, il ira en prison. Une fois la condamnation émise, la peine prononcée, dans…

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